CANZONE III

La nouveauté de cette expérience linguistique, par rapport aux précédentes, est d’avoir intégré non seulement le niveau phonétique, mais aussi le niveau syntaxique, chaque fonction principale (sujet, verbe, prédicat, etc..) correspondant à un type d’écriture (par exemple : nuages de points sonores, trilles, ponctuations, etc..). Les durées, les tempi, les intensités, les couleurs sonores sont également dérivées du texte par des procédés complexes d’anamorphose. Le premier état résultant de l’application stricte des règles imaginées a été ensuite remanié librement pour en souligner les possibilités expressives. Afin d’en tester le degré d’abstraction et du même coup la spécificité, le même schéma a été utilisé pour une autre œuvre, Canzone IV pour 5 voix a cappella ; dans les deux cas l’œuvre participe d’un esprit à la fois décoratif et expérimental, avec l’ambition de rivaliser en quelque sorte avec la poésie sur son propre terrain.
Quant au modèle, il a été choisi pour sa valeur structurelle tout à fait exceptionnelle, avec de très subtiles allitérations, des chiasmes, des asymétries partielles, des reprises et des parallélismes qui sont déjà une sorte de musique, une fois le sens mis entre parenthèses.