Notice
L’œuvre part d’un modèle linguistique utilisé l’année précédente dans Canzone III pour sept cuivres. Il s’agit du célèbre sonnet de Ronsard sur la mort de Marie. Il est analysé non plus seulement selon ses éléments phonétiques ( comme j’avais procédé en 1964 pour Le son d’une voix ), mais aussi selon les structures syntactiques. C’est-à-dire que non seulement les phonèmes sont transposés en hauteurs distinctes, mais encore les morphèmes ( ou éléments signifiants ) sont traduits en types d’écriture spécifiques. Les durées du poème-modèle récité, les tempi et leurs variations, les intensités, les couleurs sonores, les “tons” de la voix sont également métamorphosés en valeurs musicales selon des lois complexes. Enfin, le texte, au lieu d’être chanté, est décomposé en fragments méconnaissables, devenus de simples supports articulatoires, tandis que sa structure sonore exceptionnellement riche ( allitérations, parallélismes, reprises, rimes, assonances etc.) continue de régir les enchaînements.
La trace du modèle est naturellement plus perceptible ici que dans l’œuvre instrumentale précédente puisque même quelques-uns des termes du poème se devinent à l’écoute malgré leur traitement éclaté. Ce traitement ne fait au fond que pousser à l’extrême certains traits des contrepoints de la Renaissance qui rendaient généralement incompréhensible le texte qu’ils articulaient. L’histoire a alors semblé se répéter lorsque dans les années 80 le retour en faveur de l’opéra, comme à sa naissance quatre siècles plus tôt, s’est accompagné d’un rejet de tout formalisme structurel au nom d’une expression plus directe et plus puissante.
Instrumentation
2 sopr., 1A, 1 ténor, 1 BCréation
1/4/68 Paris, Théâtre de Poche (dir. K.Simonović)
Éditeur
DurandCommanditaire
Dédicataire
Disques
Textes
Critique – Canzone IV