RÉPLIQUES

Notice

Règles du jeu :

Voici comment il est prévu de jouer le 3 avril à Royan : le public et l’orchestre sont mêlés par groupes dans la mesure où les nécessités pratiques et la topographie le permettent Le chef joue son rôle traditionnel ; il a en outre celui d’un président accordant la parole à tel ou tel groupe du public; enfin, il décide de l’usage à l’orchestre de telle ou telle des quatre tactiques sonores prévues en fonction de l’attitude du public. Les instruments confiés à chaque auditeur sont des appeaux, utilisés normalement pour imiter les cris de différents animaux. Ils sont ici détournés de cet usage, et il n’est pas nécessaire de préciser ce que jouent dans la nature la perdrix, le tétras, le lièvre ou le moineau.
Voici les principaux modes d’emploi :
Perdrix rouge (fig. l) : frapper à petits coups secs du bout des doigts sur le haut du corps de l’appeau. .
Moineau (fig. 2) : frapper à petits coups secs du médius sur le milieu du sac de peau tenu à plat.
Grive tourde (fig. 3) : tourner plus ou moins vite la clef dans le pas de vis alternativement à gauche et à droite.
Pour les autres appeaux (fig. 4, 5, 6), on peut soit souffler simplement soit articuler en soufflant les consonnes T, K ou R et leurs diverses combinaisons.
Répliques commence par une séquence d’essai des appeaux entièrement improvisée par le public, manifestant ainsi l’imprécision des limites aussi bien temporelles que spatiales de l’oeuvre. Puis viennent neuf séquences enchaînées dont le déroulement comporte des interventions du public à des endroits déterminés. L’écriture de ces séquences, volontairement simple et large, témoigne d’un goût profond pour les sons bruts, c’est-à-dire pour la musique à l’état natif.
F-B. Mâche, programme de Royan, 3 avril 1969