Notice
Perseus met en musique un poème grec très émouvant de Simonide de Keos (556-467), chanté dans le texte. L’auteur (un des créateurs du dithyrambe), et son poème, ont particulièrement marqué Nietzsche. Le thème se rattache à un de mes mythes favoris, déjà présent dans mes œuvres Danaé (1970) et Andromède (1980). Danaé, jetée à la mer dans un coffre où elle est enfermée en compagnie de son fils nouveau-né Persée, tente d’exorciser son angoisse au milieu de la tempête, et chante une berceuse. Fils du Soleil, et futur fondateur d’une dynastie qui régnera sur Mycènes et Tirynthe, le héros prédestiné dort, inconscient du drame… Par-delà le décor grec, le mythe anime un archétype universel : c’est toujours par un enfant menacé et persécuté que l’humanité sera sauvée.
La dernière phrase de ma notice fait allusion à de nombreux récits : depuis plus de 4000 ans, la série d’enfants sauveurs abandonnés inaugurée par le roi Sargon s’est poursuivie avec Moïse, Romulus, Cyrus le Grand, Jésus… La saga cinématographique de la Guerre des étoiles a repris l’archétype avec Luke Skywalker.
Instrumentation
Soprano, clavecin, 1 perc., 4V1, 3V2, 2A, 2Vc, 1CbCréation
11.1.09 Sélestat, La Follia dir. Olivier Dejours, soliste : F.Kubler