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TITHON(Opus 62)
Mai 198910'10Électroacoustique
Oeuvre complète
Notice
Cette pièce a été composée en 1989 sur le synthétiseur graphique UPIC et créée la même année au Festival de Lille. Comme beaucoup d’autres de mes œuvres, Tithon utilise des structures sonores empruntées au monde animal. Ici le modèle est un seul enregistrement d’insecte de plusieurs minutes. Une enveloppe dynamique en a été extraite, et comporte à la fois des contrastes à grande échelle et une foule de micro-rythmes qui n’apparaissent, un peu comme au microscope, que sous l’effet de l’agrandissement temporel. C’est que chacun des « coups d’archet » opérés par la patte de l’insecte produit de courts bruits qui sont eux-mêmes porteurs de variations dues à la morphologie et au geste de l’insecte.
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L’extraction automatique de cette enveloppe dynamique complexe par le système Upic permet de combiner ces rythmes en variant les tempi, les dynamiques, les densités, les hauteurs et les timbres. L’oeuvre entière ou presque met en oeuvre des variations sur un même contour graphique, diversement interprété, de façon quasi-fractale. Juste à la fin de l’œuvre apparaît à nu le modèle naturel qui lui a donné naissance, échantillonné par l’Upic.
Un certain nombre de sons ont aussi été extraits de modèles sonores, tandis que d’autres en ont été dérivés par modulation de fréquence. Les séquences quasi-vocales sont effectivement construites sur des matériaux vocaux, par extraction automatique de formes d’onde. Le mixage final a été fait sur un magnétophone à 8 pistes, puis réduit en stéréo ordinaire.
Le climat de Tithon est lié à la fois aux sons caractéristiques de l’été et à la mythologie grecque. L’Aurore, par amour pour Tithon, a obtenu de Zeus qu’il échappe à la condition mortelle. Mais elle a oublié de réclamer pour lui également l’éternelle jeunesse, et elle a vu de jour en jour son amant vieillir, se ratatiner indéfiniment sans pouvoir mourir, jusqu’à ce que, par pitié, les dieux le changent en une cigale grise et sèche. La métamorphose n’a pas aboli son amour, et il persiste chaque matin à saluer l’Aurore.
Un certain nombre de sons ont aussi été extraits de modèles sonores, tandis que d’autres en ont été dérivés par modulation de fréquence. Les séquences quasi-vocales sont effectivement construites sur des matériaux vocaux, par extraction automatique de formes d’onde. Le mixage final a été fait sur un magnétophone à 8 pistes, puis réduit en stéréo ordinaire.
Le climat de Tithon est lié à la fois aux sons caractéristiques de l’été et à la mythologie grecque. L’Aurore, par amour pour Tithon, a obtenu de Zeus qu’il échappe à la condition mortelle. Mais elle a oublié de réclamer pour lui également l’éternelle jeunesse, et elle a vu de jour en jour son amant vieillir, se ratatiner indéfiniment sans pouvoir mourir, jusqu’à ce que, par pitié, les dieux le changent en une cigale grise et sèche. La métamorphose n’a pas aboli son amour, et il persiste chaque matin à saluer l’Aurore.