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Notice
Il s’agit là d’une association de timbres peu courante, dont le compositeur a joué très habilement pour agencer les éléments toujours changeants d’un dialogue perpétuellement réinventé. Même si les figures mélodiques de la partition sont presque toutes élaborées d’après un modèle identique (une cellule revenant sans cesse sur les mêmes notes permutées), et suivent une même courbe générale (un mouvement ascendant toujours renouvelé) la pièce se déroule en plusieurs phases bien distinctes.
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Au début, ce sont deux dessins linéaires bien peu compatibles rythmiquement qui sont superposés, l’un chaotique et toujours en dehors des temps, à la clarinette, l’autre en croches parfaitement régulières, au vibraphone. Après une première expansion dynamique dominée par la première, le second se lance prestissimo dans un premier solo décidé, énergique, en intervalles permutés, et d’une rythmique mécanique, mais marquée d’accents asymétriques. La clarinette ne tarde guère à rejoindre son compagnon – qui s’est engagé dans une seconde phase ascensionnelle – mais simplement pour appuyer sporadiquement ses notes accentuées. Mais c’est dans la partie centrale de l’oeuvre que les deux protagonistes se rassemblent vraiment, d’abord dans une série d’arpèges montants très rapides, puis dans de belles tenues de notes, où le timbre de la clarinette basse entre doucement dans la résonance du vibraphone.
Après ce moment statique débute un jeu dialogué, fait d’interjections brèves, de notes entrecroisées aux dynamiques extrêmement contrastées. C’est dans la section finale de l’oeuvre que le parallélisme de leurs discours célèbre l’entente définitive des deux instruments. Leur conciliabule animé reprend une fois encore la séquence martelée, aux accents déplacés du vibraphone, mais à deux voix, tantôt en l’accélérant, tantôt en la ralentissant en triolets.
Daniel Durney
Commentaire
Ce texte correspond tout à fait à ce que j’aurais pu souligner dans ce duo. J’y ai en effet recherché, un peu comme dans Aulodie, un certain équilibre entre les jeux formels de quelques motifs, et leur intégration au sein d’une « narration » évoluant de l’indifférence presque hostile entre les partenaires vers une entente de plus en plus animée. L’emploi de la clarinette basse comme soliste est une acquisition assez récente, et requiert ici une grande virtuosité, en particulier dans l’utilisation du registre aigu qui n’est pas dans le répertoire habituel de l’instrument.
Après ce moment statique débute un jeu dialogué, fait d’interjections brèves, de notes entrecroisées aux dynamiques extrêmement contrastées. C’est dans la section finale de l’oeuvre que le parallélisme de leurs discours célèbre l’entente définitive des deux instruments. Leur conciliabule animé reprend une fois encore la séquence martelée, aux accents déplacés du vibraphone, mais à deux voix, tantôt en l’accélérant, tantôt en la ralentissant en triolets.
Daniel Durney
Commentaire
Ce texte correspond tout à fait à ce que j’aurais pu souligner dans ce duo. J’y ai en effet recherché, un peu comme dans Aulodie, un certain équilibre entre les jeux formels de quelques motifs, et leur intégration au sein d’une « narration » évoluant de l’indifférence presque hostile entre les partenaires vers une entente de plus en plus animée. L’emploi de la clarinette basse comme soliste est une acquisition assez récente, et requiert ici une grande virtuosité, en particulier dans l’utilisation du registre aigu qui n’est pas dans le répertoire habituel de l’instrument.
Instrumentation
clarinette basse et vibraphoneCréation
23/04/90 Paris, Institut néerlandais (Duo contemporain H.Bok et Evert LeMaire)
Éditeur
DurandCommanditaire
Dédicataire
Marie-LuceTextes
Critique
critiques Figures