SOLSTICE

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SOLSTICE(Opus 30)
Janvier 19759'Musique de chambre

Notice

Notice d’origine

Le mode utilisé est le mode karnâtique Vachaspati, déjà utilisé par Bartók dans son 4ème quatuor. Le double clavier de chaque instrument a permis de superposer constamment deux cycles inégaux et inégalement répétés. Au clavecin, le handicap technique de la répétition rapide de deux unissons successifs entre les deux claviers a été exploité pour introduire, au sein du continuum des frappes, des durées doubles qui font danser le rythme.

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Le solstice est le moment de l’année où le soleil semble s’immobiliser sur l’écliptique. La musique évoque symboliquement cette illusion.

Commentaire

Les deux interprètes venaient de former un duo, pour lequel ils ont suscité un répertoire encore inexistant. Malheureusement un tragique accident mit fin à la carrière de X.Darasse deux ans plus tard, et depuis aucune formation permanente n’a pris le relai. La pièce est maintenant jouable par un clavecin moderne avec une partie d’orgue que j’ai réalisée sur un CD.
L’alliance insolite d’un clavecin et d’un orgue positif avait de quoi séduire un compositeur intéressé par les innombrables combinaisons de timbres qu’offre cette association. Pour focaliser l’écoute sur cette dimension des timbres, il était utile d’opter pour le cadre d’une échelle fixe. C’est pourquoi la partition, pour la première fois en ce qui me concerne, comporte une armure : trois bémols, mais sur si, ré et mi, et non sur si, mi et la. Cela correspond au mode karnâtique natakapriya, (et non pas vachaspati comme je l’avais écrit par erreur dans la notice ci-dessus).
En outre, la pièce, par son débit régulier de doubles croches, et par les irrégularités rythmiques produites lors des unissons entre les cycles de chaque main, est globalement analogue à l’esprit de la musique karnatique, ce qui m’a été confirmé par une auditrice indienne. L’image de Shiva et de sa danse cyclique m’a suggéré le titre astronomique. L’œuvre est à tous égards très différente de la précédente, puisqu’elle n’utilise au contraire qu’un ensemble de hauteurs fixes, sur une échelle octaviante. Mais il s’agit de couleurs changeantes, et non de mélodies ou de hiérarchies modales. Loin d’y voir le début d’une nouvelle recherche, je ne la considérais à l’origine que comme un divertissement, qui a d’ailleurs été très bien accueilli. Cependant, deux ans après, Aera devait d’une autre manière revisiter également des sonorités plus ou moins consonantes, et peu à peu celles-ci ont retrouvé dans mes productions une place non exclusive.

Instrumentation

clavecin moderne avec 16P. et orgue positif (ou sons fixés)

Création

28/03/75 La Roche-Courbon, Festival de Royan (E.Chojnacka, X.Darasse)

Éditeur

Durand

Commanditaire

Dédicataire

Paul Beusen et Harry Halbreich

Disques

Elisabeth Chojnacka – Le Nouveau Clavecin

Textes

Imagerie