Notice
L’eau reproduit, fragmente, inverse, brouille les images qui s’y reflètent, en créant parfois ainsi comme un second monde fascinant. Des poètes, des musiciens, (Tristan Lhermite et Claude Debussy entre autres), y ont souvent puisé de merveilleuses évocations. Et un des privilèges de Venise est de multiplier ces images. Mais ici c’est moins la contemplation rêveuse des formes que leur profusion animée que j’ai cherché à produire. Les images musicales vivantes et celles des sons enregistrés participent d’un vif jeu commun.
Ce jeu a été proposé par l’ensemble Accroche Note, qui m’a donné là l’occasion de poursuivre avec eux de nombreuses années d’exemplaire collaboration artistique. Joueurs et arbitres, ils exercent une virtuosité exceptionnelle pour s’intégrer au monde des haut-parleurs, qui est entièrement transcrit sur leur partition.
Ce sont surtout des sonorités instrumentales plus ou moins familières qui y sont mises en action, mais elles ne sont jamais un simple fond sonore. Plutôt que de figurer une surface figée sur laquelle les éléments vivants viendraient rebondir en se déformant, les uns et les autres s’organisent autour des mêmes processus actifs : anticipations ou échos plus ou moins retardés, anamorphoses, tuilages plus ou moins serrés, unissons et synchronismes, complémentarités diverses, toutes ces variations se reflètent dans une eau vive.
Instrumentation
soprano, clarinette et sons fixésCréation
Biennale de Venise 12 octobre 2016 Accroche Note