L’ANNONCE faite à Marie

Pour le reste, toute la musique a été composée à l’aide d’un échantillonneur Akaï S1000, d’un séquenceur Cubase et d’un éditeur opto-numérique DD1000. Mais cette technologie de pointe permet de manipuler des sonorités instrumentales très anciennes : violes, luth, cromornes, crotales etc., aussi bien que de composer, à l’aide de sons naturels (oiseaux, vent, orage, insectes etc.) des paysages sonores qui sont réinventés, malgré leur apparent « réalisme ». L’œuvre de Claudel n’est qu’en apparence historique ou édifiante, et Violaine a des zones d’ombre inquiétantes. La musique n’est pas exempte non plus d’ambiguïtés. Composer en 1990 pour un film qui propose une vision originale d’une pièce écrite il y a près d’un siècle, et dont l’action se passe à l’époque d’une Jeanne d’Arc mythique, c’est entrer dans un jeu d’apparences où tout serait faux si finalement il ne s’agissait pas d’approcher par tous les moyens cette vérité enfouie en nous qui n’est pas tributaire des fluctuations historiques, et à laquelle les croyants donnent le nom de Dieu.