Notice
Kengir est le nom que se donnaient les Sumériens dans leur langue. Celle-ci, qui fut sans doute la première au monde à être écrite, n’est apparentée à aucune autre, sinon par sa structure, qui est agglutinante comme celle de l’eskimo ou du turc.
Les cinq textes chantés dans cette langue sont les premiers poèmes d’amour connus. Plus d’un millénaire avant le roi David et le Cantique des cantiques, ils exaltent la force sacrée du désir, sans aucune réticence, mais sans vulgarité. L’enchaînement choisi pour les cinq pièces retrace plus ou moins les épisodes amoureux de l’attente, de l’adoration, de la jouissance, de la joie et du souvenir.
Chacun des chants montre un visage différent de l’amour, et fait appel à un emploi différent des techniques d’échantillonnage. Par exemple Enlil mobilise une trentaine de timbres de percussion ; Shusin fait parler le texte syllabiquement, comme par des idéogrammes sonores, tandis que la chanteuse vocalise avant de l’articuler à son tour. Kubatum a la couleur d’un mode indonésien slendro, mais une rythmique et un lyrisme sans rapport avec cette référence. Enfin Dumuzi associe des éléments vocaux échantillonnés à la voix de la chanteuse en direct.
(La belle traduction de Jean Bottéro est en annexe ci-dessous)
Instrumentation
mezzo-soprano et échantillonneurCréation
19.6.91, Paris, Centre Pompidou (F.Kubler & F.Tanada)
Éditeur
DurandCommanditaire
ensemble L'ItinéraireDédicataire
Françoise KublerTextes
Inanna, texte et traduction