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HIÉROGAMIE(Opus 70)
Février 19939'30Musique de chambre
Notice
Beaucoup de mythologies nous racontent l’union sacrée d’un dieu et d’une déesse. Cette union primordiale est célébrée aux sons de la flûte et du tambour ; tout naturellement, dirait-on. Mais la sexualité est apparue plus tard que la vie. Avant qu’il y ait un couple, l’androgyne divin appartient au monde de l’immuable et de l’indifférencié. La flûte n’est pas seulement un phallus et le tambour un ventre. Avant même de figurer une matrice, le creux du tambour est le vide, la béance du monde en attente d’un son. Le premier choc sur sa peau sera la naissance du temps.
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La musique a donc un rôle tout aussi actif que commémoratif. Dans l’imaginaire mythique, elle est la nourriture qui permet au couple divin d’assurer la fécondité du temps. La fête collabore aux obscurs desseins des dieux, qui en ont tout autant que les hommes un besoin vital. Les musiques populaires, en Provence et ailleurs, ont conservé un écho sans cesse plus affaibli de cet imaginaire archaïque. Archaïque et non antique, car, quelles qu’en soient les réalisations rituelles, il est sans doute inscrit dans les structures naturelles de notre pensée, et comme tel, prêt à reparaître à toute époque sous de nouveaux déguisements. Il est toujours de l’ordre du présent, proche et dissimulé, n’attendant qu’une musique pour ressurgir.
Ainsi Hiérogamie ne cherche aucunement à ranimer des pratiques folkloriques tombant en désuétude. Ce qui est peut-être le plus intéressant dans le phénomène du folklore, c’est son aptitude à se réinventer et se réincarner dans de nouvelles formes. Les Traditions Populaires sont peu de chose sans les Arts, que j’aimerais interpréter comme le nécessaire complément de l’esprit d’invention. Celui-ci manifeste à la fois les préoccupations historiques d’une société donnée, et les hantises permanentes de l’humanité. Je me plais à penser que cette nouvelle pièce, dédiée à Paul Méfano et à ses musiciens, s’insère dans un jeu inépuisable d’échos à toutes les fêtes musicales passées et futures, et ainsi tente à son tour de comprendre et de célébrer le mystérieux jeu du temps.
Ainsi Hiérogamie ne cherche aucunement à ranimer des pratiques folkloriques tombant en désuétude. Ce qui est peut-être le plus intéressant dans le phénomène du folklore, c’est son aptitude à se réinventer et se réincarner dans de nouvelles formes. Les Traditions Populaires sont peu de chose sans les Arts, que j’aimerais interpréter comme le nécessaire complément de l’esprit d’invention. Celui-ci manifeste à la fois les préoccupations historiques d’une société donnée, et les hantises permanentes de l’humanité. Je me plais à penser que cette nouvelle pièce, dédiée à Paul Méfano et à ses musiciens, s’insère dans un jeu inépuisable d’échos à toutes les fêtes musicales passées et futures, et ainsi tente à son tour de comprendre et de célébrer le mystérieux jeu du temps.
Instrumentation
flûte piccolo (de préférence amplifiée ) et percussionCréation
28/03/93 Paris, Musée des Arts et Traditions Populaires (Pierre Roullier et Bernard Balet)