CHIKOP

Revenir au catalogue
CHIKOP(Opus 89)
Avril 200417'Musique de chambre, Musique vocale

Notice

Chikop est né de la rencontre, grâce à ma fille Danaé, avec la poésie de Humberto Ak’abal. Ce dernier est un Indien Maya Kiché qui vit à Momostenango, un village du Guatemala. Autodidacte ayant connu la pauvreté dans son enfance, il a su développer à la fois dans sa langue et en espagnol une poésie simple, sensible, d’une concision et d’un humour qui évoquent parfois certains haï-kaï du Japon . Depuis une quinzaine d’années sa réputation a passé les frontières. Elle lui a valu plusieurs invitations dans différents pays d’Europe, et sa poésie a été traduite dans plusieurs langues. On peut espérer qu’elle préfigure la renaissance d’une culture longtemps opprimée. Ce qui m’a particulièrement touché, c’est sa proximité avec les sons et les rythmes de la nature, et c’est la beauté sonore de sa langue (dont beaucoup ignorent qu’elle est encore bien vivante). Il m’a autorisé à utiliser les enregistrements de sa propre voix, et à traduire en français certains de ses poèmes, à partir de leur texte espagnol.

[Lire la suite]
Le recueil Chikop (oiseau) est dérivé de la poésie d’Ak’abal de plusieurs manières, faisant alterner, au fil de ses 12 poèmes, l’amplification instrumentale des intonations et des rythmes de la parole maya, et leur transmutation chantée en français.

Commentaire
Ma fille, au cours d’un séjour au Guatemala, avait découvert le poète indien Umberto Ak’abal, et elle m’a ramené un disque où il a lui-même enregistré un choix de ses poèmes tantôt en espagnol tantôt en maya. J’ai été très séduit à la fois par sa poésie, concise et suggestive, par sa voix et sa langue, et par sa sensibilité au chant des oiseaux, qu’il imite à l’occasion.
J’ai réussi à le contacter dans son petit village de Momostenango, et à recueillir l’autorisation d’utiliser musicalement certains de ses enregistrements. Dans Chikop, on entend alternativement sa voix parlée, et certains de ses poèmes chantés en français.
L’écriture instrumentale dérive entièrement des rythmes et des inflexions du maya-kiché. C’est la cantatrice Françoise Kubler qui a créé l’œuvre, et pour une fois je l’ai conviée à chanter en français. Les douze petits poèmes composent une suite très diversifiée. Bien que selon mes habitudes j’aie accordé la plus grande attention à l’aspect sonore de cette poésie, j’ai aussi pris en compte l’humeur de chacun d’entre eux, en m’efforçant de marier musicalement le son et le sens.

Instrumentation

Fl. (aussi picc.), Cl. (aussi cl.b.), soprano, piano, 1perc. (marimba, vibraphone…), 1 V., 1 Vc., sons enregistrés

Création

21.9.04, Strasbourg, Musica, Accroche Note

Éditeur

Durand

Commanditaire

commande de l'État

Dédicataire

Disques

Imagerie