Notice
C’est une œuvre composée sur des fragments de Sappho chantés dans le texte. Le titre signifie : « Musique de Sappho ». La voix d’alto solo est entourée d’un chœur de huit femmes solistes, comme Sappho parmi ses élèves. Les instruments se limitent à 2 flûtes, 2 hautbois, 4 percussions et une harpe, toutes sonorités voisines des instruments grecs antiques. On ne les entend tous rassemblés que dans le 6ème et dernier mouvement, le plus développé de tous.
Commentaire
J’avais d’abord songé à un tympanon ou cymbalum, puis à un clavecin, pour le deuxième mouvement. Xenakis, grand admirateur de Sappho lui aussi, me fit quelques remarques lorsque je lui montrai la partition. Il approuva d’abord beaucoup les clusters chromatiques, que je me risquais à écrire pour le chœur. Mais il critiqua l’emploi du clavecin dont il pensait qu’il ressortirait trop. J’avais écrit des arpèges rapides, qu’il jugea à juste titre assez insignifiants. Je le remplaçai par une harpe, plus appropriée par sa couleur, et réécrivis complètement sa partie. Messiaen , lui, me fit des compliments très généraux, et se montra sensible au procédé mis en œuvre dans l’accompagnement instrumental du 4ème mouvement, où chaque phonème grec était associé à un son instrumental spécifique. Cette traduction du langage en musique était un premier pas sur une voie où il devait occasionnellement me rejoindre avec son « langage communicable ». Il remarqua aussi les clusters du chœur.
L’œuvre, que Jacques Longchampt avait saluée dans le Monde en 1963 comme celle d’un « vrai musicien », n’a été reprise qu’en 2022 par Roland Hayrabedian et son ensemble Musicatreize, qui l’ont gravée sur un CD intitulé « Pluie d’or ».
Instrumentation
2 fl., 2 hb., 4 perc., 1hp., voix d'alto solo, 4 soprani, 4 altiCréation
05/10/63 Biennale de Paris, Musée d'Art Moderne (dir. Marius Constant, soliste Jeannine Collard)
Prix de la Biennale