Notice
Contrairement à la grande majorité des œuvres électroacoustiques, celle-ci fait alliance avec les sons acoustiques, mais différemment des œuvres appelées mixtes dont j’avais donné un des premiers exemples en 1960 avec Volumes, et que je n’ai jamais renoncé à pratiquer. Celles-là mobilisaient ensemble des instrumentistes acoustiques en même temps que des haut-parleurs diffusant les montages de sons synthétiques ou collectés. L’accent du Midi exploite différemment les mêmes moyens. Les sonorités en sont issues de sources acoustiques provenant aussi bien d’instruments classiques que de corps sonores étrangers à nos orchestres, ou de pures synthèses. Toutes sont réunies sous la norme Midi (Musical Instruments Digital Interface) dans un séquenceur. L’échantillonnage permet aussi bien d’y simuler finement beaucoup de sons acoustiques, que d’explorer, au-delà de leurs limites, des registres et des tempi impraticables à l’orchestre. L’approche instrumentale, longtemps évitée par beaucoup de compositeurs de studio, afin de se consacrer à la seule exploration du nouveau monde des sons synthétiques, m’est finalement apparue susceptible de cumuler la souplesse du jeu instrumental et l’innovation de sonorités jusqu’alors inaccessibles aux tessitures ou à l’hétérogénéité des matériaux instrumentaux traditionnels. L’accent communiqué aux résultats sonores est certes souvent différent de celui des « vrais » instruments, c’est-à-dire des modèles plus ou moins reconnaissables dont beaucoup sont issus, mais la province « méridionale » qu’ils habitent fait tout de même partie du pays.