Notice
Comme son titre le suggère, l’octuor op. 35, composé en 1977 pour l’Octuor de Paris, et créé au Musée Guimet le 20 juin de cette même année, est une oeuvre de musique « pure », étape de réflexion dans une production généralement caractérisée par l’utilisation bien différente de modèles sonores naturels, c’est-à-dire de sons bruts. Ceux-ci m’ont aidé, d’oeuvre en oeuvre, à imaginer certains procédés et certaines sonorités, dont l’emploi ici est dégagé de leurs origines. Ces modèles n’ont donc pas à figurer ici ; ils ont été délibérément oubliés, après avoir communiqué leur véhémence propre à la musique.
Sur le plan harmonique, et tout en faisant largement usage des quarts de ton, l’oeuvre intègre au passage des accords « classés » employés non pas pour une restauration nostalgique du système tonal, mais comme couleurs pures. La musique ne peut indéfiniment fuir cette dimension sous prétexte qu’elle porte la marque de temps révolus, ni la noyer sous l’accumulation systématique des sons en grappes : après avoir réussi pendant vingt ans à prouver la musicalité de tous les bruits, il reste à trouver de nouvelles fonctions aux combinaisons de sons simultanés, définitivement libérées de leurs valeurs de consonances ou de dissonances. L’Octuor op. 35 pose entre autres cette question.
Instrumentation
1 cl., 1 bsn., 1 cor, 2 v., 1 a., 1 vc., 1 cb.Création
20/06/77 Paris, Musée Guimet (Octuor de Paris, dir. B. de Vinogradov)