Notice
Maponos est le troisième et dernier des Trois Chants Sacrés. On y entend les deux textes gaulois révélés par des fouilles à Chamalières et dans le Larzac, et publiés dans la revue Études Celtiques. Je me suis abreuvé pendant plusieurs années de mon enfance à la source des Roches, située à quelques dizaines de mètres de chez moi, vingt ans avant qu’on n’y découvre plusieurs milliers d’ex-votos gaulois en bois, et l’inscription dédiée au dieu Maponos arverne qui est chantée à la fin de l’œuvre. Ce retour aux sources, dans tous les sens du mot, est en même temps de l’archéologie imaginaire. Imaginaire aussi l’opération magique par laquelle l’autre tablette de plomb, trouvée dans la tombe d’une certaine Gemma, semble jeter un sort sur une confrérie de sorcières rivales. Quel que soit le contenu de ces imprécations oubliées, les mots peuvent sonner de nouveau pour une seconde vie où nous les réinvestissons de notre imaginaire. Ce ne serait un acte gratuit que si plus rien n’était commun entre nous et ces lointains ancêtres. Mais la musique n’a-t-elle pas toujours et d’abord été un outil à nier la mort?
Instrumentation
voix solo, avec un tambourin grave sans sonnaillesCréation
22/09/90 Strasbourg, Festival Musica (F.Kubler)