Critiques/Khnoum Mâche combine dans Khnoum les ressources naturelles des instruments et les sons de synthèse d’un échantillonneur traité de manière concertante. Christian Hamouy étant au clavier. Une belle alchimie au début, un dialogue du tac-au-tac ensuite pour aboutir à un grand paroxysme final, peut-être un peu plus gratuit. Les Percussions ont eu un beau succès. Très mérité. Marc Munch, Dernières Nouvelles d’Alsace, 30 Septembre 1990 Pas de Musica sans les Percussions de Strasbourg, qui ont tant fait pour la musique nouvelle. Ces six fantastiques musiciens qui peuvent taper comme des sourds pour déclencher le tonnerre et, l’instant d’après, faire souffler un zéphyre, ont créé deux pièces dans l’ancienne laiterie judicieusement reconvertie en auditorium… Khnoum, de François-Bernard Mâche mêle cinq batteries de percussions à une sorte de synthétiseur qui fera office de soliste : là aussi, passé et présent se rejoignent harmonieusement. Violences et accalmies se succèdent tandis que passe le souvenir d’un gamelan balinais… Jacques Doucelin, Le Figaro, octobre 1990 Des œuvres qui…réussissaient à être fortement marquées par la personnalité de leur auteur et utilisaient chacune des groupes d’instruments différents, des associations spécifiques, au gré de leur style et de leur climat. Ce qu’elles ont en commun, ces œuvres dues à T.Scherchen, François-Bernard Mâche, Varèse, Carlos R.Alsina et Y.Taïra, c’est une fascinante alliance de mystère et de violence, un pouvoir expressif très fort. Utilisant parfois la voix…ou préférant réserver aux instruments à sons déterminés le soin de créer l’étrangeté du climat sonore, comme chez…Mâche (qui outre les xylo et autres marimba, utilise aussi les ressources infinies du synthétiseur)… Rappelons…le caractère onirique de Khnoum de François-Bernard Mâche (présent dans la salle)… Louis Garde, Le Dauphiné libéré, 9 décembre 1991 On croit souvent que la musique contemporaine n’est que le fruit de spéculations intellectuelles, un éloge permanent de la complexité. Ce n’est pas totalement faux. Mais réduire toute la création musicale d’aujourd’hui à de tels propos, c’est méconnaître par exemple l’œuvre de François-Bernard Mâche. Invité par le Grame pour cette biennale Musiques en Scène, ce compositeur et musicologue, âgé de soixante-sept ans, puise toute son inspiration dans les traditions extra-européennes, renouant ainsi avec certains aspects primitifs de la musique. Recherchant les universaux, c’est-à-dire tout ce qu’ont en commun les différentes cultures et époques, François-Bernard Mâche a fondé un langage personnel basé sur des modèles et des archétypes. Sur le fond, on pourrait le comparer au compositeur Stockhausen, lui aussi attiré par l’idée d’une musique universelle. Sur la forme, c’est totalement différent. Mâche met à nu les sonorités et les rythmes ethniques, les transforme, les décompose, pour en faire un tout cohérent de manière audacieuse. Il ne s’agit en aucun cas d’un simple plagiat. Comme il le dit lui-même, « Ce qui est peut-être le plus intéressant dans le phénomène du folklore, c’est son aptitude à se réinventer et se réincarner dans de nouvelles formes ». Sa musique est donc faite de multiples hybridations, reflétant le métissage culturel des civilisations contemporaines. Le concert donné par les Percussions Claviers de Lyon, dimanche 17 mars aux Subsistances, était peut-être le moyen le plus aisé de comprendre cette démarche. Les quatre œuvres présentées (Hiérogamie, Phénix, Figures, Khnoum), toutes écrites pour percussions (accompagnées parfois d’un instrument à vent), offraient une vision globale et fidèle des ressources du compositeur : recherche de timbres, intégration de rythmiques hindoues, dilatation du temps, « transposition » de thèmes mythologiques ou sacrés. Il faut dire que l’interprétation des Percussions Claviers de Lyon, accompagnés par quelques étudiants du CNSMD, a largement contribué à rendre efficace ce concert-portrait. S.S-A. Lyon, Mars 2002 François-Bernard Mâche, 1935 in Clermont-Ferrand geboren, studierte unter anderem bei Olivier Messiaen. In Deutschland trat er nur punktuell in Erscheinung, sein Werk ist hier weitgehend unbekannt. Die Verbindung von « Menschenmusik » und Naturlauten gewinnt bei ihm einen Zug ins Mystiche… Zu Mâches markanten Werken gehören auch die für die Percussions de Strasbourg entstandenen Kompositionen « Maraé », « Aera » und « Khnoum », die einenebenso starken Eindruck hinterließenj wie die Uraufführung von Mâches « Chikop » für Sopran und Ensemble auf Gedichte Humberto Ak’abals : magische Wortbilder, voll Naturassoziationen inklusive Vogellaute. François-Bernard Mâche, né en 1935 à Clermont-Ferrand, a étudié entre autres avec Olivier Messiaen. Il n'est apparu que ponctuellement en Allemagne, où son œuvre est largement méconnue. L'association de la "musique humaine" et des sons naturels prend chez lui une tournure mystique... Les compositions " Maraé ", " Aera " et " Khnoum ", créées pour les Percussions de Strasbourg, font partie des œuvres marquantes de Mâche et ont laissé une impression tout aussi forte que la création de " Chikop " pour soprano et ensemble sur des poèmes d'Humberto Ak'abal : des images de mots magiques, pleines d'associations avec la nature, y compris les sons d'oiseaux. Gerhard Rohde 7.6.2004 Elisabeth Chojnacka, Françoise Kubler et Accroche-Note, les voix de Musicatreize, puis les Percussions de Strasbourg ont été les artisans chevronnés et efficaces de la journée François-Bernard Mâche à Musica. Cette journée composa – en présence bien entendu du compositeur – une monographie élégante de ce musicien né en 1935, aujourd’hui membre de l’Institut, lettré et musicologue, qui fut aussi universitaire strasbourgeois. Toute son œuvre, échelonnée ici sur plus de trente ans, nourrit à travers d’infinies réflexions sur les rapports du langage et de la musique, une actuelle méditation sur les archétypes universels de la culture, et sur la nature prise comme modèle. Et sa démarche, originale, a toujours débouché sur des pages d’une très grande finesse, où la sonorité a le premier rôle, mais ne se prive pas de technologies parfois très avancées. Des pièces toujours très vivantes, par la structure dramatique qu’elles agencent. Mâche nous embarque dans d’étonnants voyages planétaires, pour lesquels il sollicite les strates historiques et culturelles profondes des civilisations disparues autant que les bruits des éléments naturels… Khnoum, de 1990, combine l’échantillonneur à cinq autres percussions pour évoquer le dieu-bélier égyptien qui façonna l’humanité sur son tour de potier. Le compositeur est démiurge lui-même – le monde sonore de Mâche se nourrit d’un très riche imaginaire, qui fait rêver dans l’espace et le temps. Belle journée ! Marc Munch, Dernières Nouvelles d’Alsace 23 septembre 2004 Dans le langage coloré de François-Bernard Mâche le terme d’Akaï aurait pu nommer une partition. Il ne désigne toutefois qu’un instrument (l’échantillonneur Akaï S1000), requis pour dialoguer avec cinq percussions dans une forme de communication à base d’onomatopées. Khnoum (1990) – du nom d’un dieu-bélier égyptien – passe alors pour une forme moderne d’hybridation sacrée. Pierre Gervasoni, La musique contemporaine en 100 disques, MF, Paris 2007