Au rang des confirmations, un Français d'une exceptionnelle originalité, François-Bernard Mâche. On avait peu entendu ses œuvres, mais on l'avait beaucoup entendu parler. La réalisation est à la hauteur de ce que les intentions annonçaient. F-B Mâche va plus loin que les imitateurs des modes, celles de l'Orient, celle du Moyen Age, celles de l'électroacoustique. Dans la vieille querelle qui oppose stérilement ceux qui veulent faire des bruits à partir des sons et ceux qui veulent des sons à partir des bruits, il prend position pour l'inexistence du problème. Ainsi avec Kemit (qui date de 1970), écrit pour darbouka solo (instrument ancien de Nubie), il veut s'en prendre au "respect paralysant pour les musiques traditionnelles" et veut démontrer que ces instruments peuvent avoir "assez d'universalité pour que leur intérêt ne tienne pas tout entier à leur fonction d'origine". Ce qui est une très belle façon de dire qu'on ne fait pas du piano pour le piano, mais qu'on l'utilise à des fins musicales.